FLAMENCO Les souliers de La Joselito
Serge Pey
Une coédition avec Les Fondeurs de Briques
Le flamenco a traversé ma vie comme un fleuve en crue. Guitare, palmas, zapateado, cante jondo : le feu du flamenco a souvent été au carrefour des poèmes que j’ai récités dans les salles clandestines de la poésie.
Ma rencontre avec Carmen Gomez, « la Joselito » a inauguré mon aficiòn dans les tablaos toujours vivants de Toulouse. Le son de ses pieds, frappant le sol halluciné du flamenco, me renvoie éternellement aux origines des pieds de toute la poésie. Le mythe de cette sorcière de la danse, qui prit enfant le nom d’un torero, debout sur une table de Barcelone, a été un des fondements de ma parole. J’entends encore le battement de son cœur et du mien sous la semelle brulante de ses souliers.
Ce recueil rassemble les bâtons-poèmes que j’écrivis dans Tauromagie, Coplas infinies pour les hommes-taureaux du dimanche, monté par le Cornet au début des années quatre-vingt-dix. Ces poèmes ont été récités avec Les Aiguiseurs de couteaux, groupe d’action flamenco fondé en hommage à mon oncle qui pratiquait ce métier sur son vélo dans les rues de Toulouse. La Dialectique du compás regroupe une série de nouvelles et d’allégories approchant la symbolique du flamenco à travers les détails d’un quotidien transfiguré. Enfin, les Photos de la voix ont été écrits pour cinquante cantaors contemporains qui continuent à déchirer la nuit de toute ma poésie.
Serge Pey