Contre la tactique de l’horloge
Tom Nisse
Contre la tactique de l’horloge rassemble ce que l’auteur nomme des proses. Ces dernières sont à chaque fois constitutives de son parcours et de son écriture. Toutes ces proses sont des fragments de vie, des paysages, des rêves, des lectures, des hommes et des femmes croisés, des moments de lutte, d’abandon, de soulographie, d’amour et de sexe, de joie. Une véritable possibilité de prendre conscience de son présent et de sa durée toujours fragile sans regretter et sans compter non plus sur la seule possibilité d’un demain qui serait meilleur parce que nous n’aurions pas d’autres choix.
On n’aurait jamais parié sur Zurich. Nous y voilà. Tout semble lacté. Les librairies, les étudiants, les lampadaires, les toilettes publiques. Ah, les toilettes publiques. Une dame Dada y hache un magnétoscope. Le lendemain nous n’hésitons pas à nous émouvoir en train de caresser les murs de la Spiegelgasse Nr.1. Nous fixons, nous écrivons. Nous rencontrons. Cabaret permanent. Museumplatte pour l’hospitalité. Limatt pour les cygnes. S’inventer, s’inventer dans certains coins, certains coins subtilisés au superficiel. Après une semaine de festivités dada (avec au bal final une performance en caleçon nationaliste), affalé dans une cigarette au café Odeon. Et, le plus beau nez de l’histoire de l’art : celui de Hannah Höch. Et elle continue à vous emmerder, tas de panses à bière bourgeoises. Et nous, qui sommes ses petits, savions à peine qu’elle avait fait des petits.