Je sens [ donc je son

Giovanni Fontana

Traduction de l’italien et postface de Laura Giuliberti
Préface de Barbara Meazzi
Supplément de Michaël Batalla
Coédition avec le Centre international de poésie Marseille.

La poésie de Giovanni Fontana est sonore. Elle s’entend donc comme une création destinée à l’oreille. Cet ouvrage vient démontrer que la poésie de Giovanni Fontana s’écrit et se traduit tout comme elle se fait partition.
Le texte est une composition autour de la figure de la sirène, des chants multiples de multiples démons. Et en lisant on entend de nombreux chants et de nombreux rythmes comme des voix qui viendraient de loin utilisant tous les registres et toutes les tonalités possibles.
L’invention du son ou l’invention de l’être.

Texte en français et texte en italien.
Reproductions des 16 pages de la partition qui sert à l’auteur pour donner à entendre le texte.

1
→ je sens [j’entends → je sens [j’entends →
donc je suis [peut-être [
dans le cône acoustique des quasi murmures →
mousseux qui poursuivent les rêves de charmes primaires [
dans les dédales éclosent les chants vaginaux [
car le festin des abîmes m’infeste
→ des inconnaissables complexités → conflictuelles [
si des vicieuses lamentations vaquent [peut-être
← sur le défaut du deuil → le fruit →
d’une passion trouble [
si les voix des cycles
← naturels enroulent →
regards symbiotiques →
correspondances
← qui parlent et parlent de rien [
tu sens [tu entends les rôles secrets de femmes fuyantes
← frétillant au loin en profondeur [que tu sens [tu entends [et
si tu sens [tu entends que tu entends [tu sens et donc tu es [si [
six fois six sirènes → c’est trente-six séries
← de vocoïdes vélaires [et
donc je suis [le son [elles sont [
béantes et nues de nerfs [peut-être

isbn : 979-10-97146-41-2
72 p., 17 × 22 cm