Artaud in Amerika – La place de la femme dans le plan américain

Alain Jugnon

Le cinéma américain, et celui d’Orson Welles en particulier, n’est pas que du cinéma. Ce cinéma c’est aussi la littérature allée avec la pensée – une éternité dans un plan, la femme dans le cadre, à portée du regard, écran total. La Dame de Shanghai est le film qu’aurait pu montrer Orson Welles à Antonin Artaud en 1948. L’un quittait l’Amérique, l’autre tout. Ils auraient regardé ensemble la femme dans le plan. C’est l’image d’une étoile. Cet essai-poème est une tentative de tournage du film par le biais de la pensée littéraire. C’est un rêve de cinéma écrit par Antonin Artaud et Orson Welles, André Bazin et Stanley Kubrick, pour Rita Hayworth.

 

Si on me demande comment je vois la chose, je dis que c’est un poème qui s’écrit sur le cinéma, ou sur le cerveau cinématographique : en fait, sur le corps en vie dans l’espace. Le livre, le film et la fiction que l’on va lire se déroulent à Ivry sur Seine pour les cahiers et à Hollywood pour le cinéma. Les personnages conceptuels en présence se nomment dans l’ordre de leur entrée en scène : La dame de Shanghai ou Rita Hayworth, André Bazin, Orson Welles et Antonin Artaud. S’il fallait séquencer, le découpage technique serait le suivant : alternances de séquences que l’on pourrait titrer CINEMARTAUD (je suis Antonin Artaud), de séquences que l’on dirait celles de LA DAME (je suis la dame de Shanghai) et de séquences qu’on imaginerait tout droit sorties de BAZIN (je suis André Bazin). L’ensemble présenterait l’aspect étrange et la forme rêvée d’un ciné-roman ou d’un film-poème. tous les événements et tous les personnages n’existeraient que dans votre cerveau.

isbn : 979-10-97146-01-6
80 p., 14 × 19 cm